l'immédiate
journal d'O. à Tokyo

 

 

l'inconnu

10.01.04

tout est très simple toujours dans les pays lointains comme dans les rêves profonds, tout apparaît écrit d'une évidence soudaine et puis que rien n'inquiète - je jongle avec les langues, les formes et les couleurs, j'accepte les yeux fermés cette étrangeté nouvelle des choses et des visages, les signes que je décrypte comme les petits enfants, en y posant les doigts pour les dire à voix haute, les foules qui m'emportent sans me fondre à leur peau, une lumière différente qui m'accueille le matin dans les parcs et les rues. c'est la légèreté retrouvée, la désinvolture nouvelle d'être là sans repères, l'abandon très tranquille à la vie telle qu'elle vient, puisqu'il faut bien l'admettre : dans cette ville folle immense, je ne maîtrise rien. comme au tango il faut une fois encore apprendre à se laisser aller et à donner le dos - j'accepte sans réfléchir ce sentiment lointain d'une liberté trop grande, d'un rêve démesuré. c'est un peu comme la mer, les toutes premières brassées dans les vagues de l'enfance, c'est un peu comme la nuit, le sommeil ou le vide - l'abandon absolu - le moment bord du gouffre où l'on tombe amoureux.

 

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