l'immédiate
journal d'O. à Tokyo

 

 

Omotesando

14.01.04

Omotesando au matin froid, les feuilles des arbres se froissent comme du papier de riz. on tourne un film au coin de la maison Chanel - véritable institution locale - le sourire impeccable des jeunes adolescentes reste pour moi un mystère. il y a un type qui veut me prendre en photo, je me fais l'effet d'un animal en zoo, je fuis les placides moms américaines qui sortent du Starbucks en troupeaux et puis soudain la foule neuve, vivante d'Harajuku m'aspire et me transporte - les fashion victims aux cheveux teints, bottes de cuir et jupes très courtes, sans collants, se déversent par paquets des tours des magasins et les grands néons jaunes dansent, s'accrochent comme des flammes dans les cheveux des jeunes types maquillés à la mode visual kei, yeux de velours noir lointains et allures androgynes comme leurs idoles J-rock, étrangement effrayants et fiers et attirants, coupants dans la couleur le costume uniforme noir des salarymen très droits, impassibles et pressés, brusquement régurgités des bouches chaudes du métro alors que sonne midi, et qui vont dans la ville comme de bons automates, qui ne sourient jamais, une froideur timide qui m'amuse et m'intrigue, un sens précis de l'ordre qu'on voudrait bousculer - je suis comme les enfants, je voudrais tout goûter.

 

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