l'immédiate
journal d'O. à Tokyo

 

 

diva

15.01.04

je marche dans la ville et la crois sans histoire - tout est neuf à mes yeux, tout se prend dans mon coeur - Hachiko exit avec son petit chien très sage et très gentil, les bons policiers du koban qui se mettent à trois pour lire mon plan de bus, les flèches jaunes des taxis et le bruit, la couleur, la marée de la foule qui délave les trottoirs - je marche dans la ville, je me crois sans mémoire - quand soudain sans prévenir tombant d'un haut building cette voix, cette musique me poussent et puis ramènent avec elles les souvenirs - les yeux bleus douloureux de Bohringer, la traction-avant que papa adorait, la promenade nocturne sans un mot dans Paris, vous vous appelez vraiment Jules et puis la grande femme nue peinte au sol sous le lit - c'était Diva, le soir, entre papa et moi silencieux, jubilants et heureux, c'était Diva la nuit l'été le chant de la Wally auquel je m'accrochais, c'était Diva encore, aujourd'hui, 15h15 dans une foule sourde et aveugle qui s'en va comme la mer, mes yeux embués de larmes sur Meiji-Dori.

 

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