l'immédiate
journal d'O. à Tokyo

 

 

la lettre d'amour

19.01.04

j'aime les types qui portent dans leur voix toute leur vie, leur désir, les accents des pays qu'ils ont fait leurs patries, ces bribes folles du langage volées ici et là à des livres, à des films, des amis d'autrefois qui survivent dans leur coeur - de langue en langue comme on jongle avec des formes, des images, des couleurs - c'est une danse tranquille, c'est un hasard heureux quand ils posent sur ma peau cette chair de leurs mots, tunique de Déjanire, et puis que peut-on faire, que peut-on faire vraiment que d'avancer plus loin sur ces failles du langage, ces chemins différents qu'ils ouvrent comme leurs bras - moi je voudrais encore que tout soit simple, facile, être lue comme une lettre, un mot plié en quatre caché sur la poitrine, que ces mots qui me hantent trouvent leur refuge en toi.

 

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