l'immédiate
journal d'O. à Tokyo

 

 

la terre vivante

28.01.04

couler de peau en peau, l'air tranquille, comme une danse. le soir au septième étage, les baies vitrées immenses qui avalent toute la ville, et puis j'écoute Lou Reed, perfect night live in london, et tout est simple, brillant, allongée sur le parquet avec le coeur heureux, le coeur qui se suspend un instant au tintement du verre sur la table qui oscille, le vase qui se déplace lentement, doucement, quelques centimètres et son eau agitée - on dirait que le parquet flotte dans l'air, qu'il avance à tâtons dans la nuit éclairée - déjà c'est fini, tout est très calme à nouveau, tout dort dans le silence, est-ce que je l'ai rêvé ? l'eau qui clapote encore, et sur la table de bois, une pluie de pétales rouges, les fleurs décomposées.

 

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