l'immédiate
journal d'O.

 

 

la fin d'un monde

23.07.04

Nice - il y avait cette chaleur de four que n'apaisait pas la mer, la foule mauvaise, curieuse, encombrée de paroles et puis quand je téléphonais à mon père les lignes étaient brouillées, je surprenais la conversation d'un couple roucoulant, nous marchions dans des rues aux volets en quiconce, entre des fontaines fades, et je craignais la plage, l'art supposé des carcasses de tôle brune et mangées par la rouille le long de la promenade, je pensais à Reggiani, je pensais à Brando - c'est la fin d'une époque - c'est la fin d'un grand monde - la fin d'une génération qui fut un peu la mienne aussi, par la voix et le coeur et puis par les images, qui disparaît lentement comme les anciennes civilisations... Nice, ville monstrueuse, il n'y avait même pas un cinéma ouvert où soigner sa douleur.

 

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