l'immédiate
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toujours imminente 21.05.04 la nuit, la pluie battante, mon front qui vient toucher lentement à ta bouche silencieuse, sur l'avenue immense et dessous l'expressway, les lumières des travaux, la foule, les néons, c'est facile comme jamais, l'éternel piège qui se referme, choisir de ne pas rentrer, pas encore, pas tout de suite, trempés aux os dans l'orage et heureux, riant comme des enfants, un instant réchauffés à l'oeil noir d'un café, tu baissais la voix quand entraient les américains, tu ne voulais pas qu'on te confonde avec eux simplement parce que tu parles anglais, moi non plus d'ailleurs et pourtant de nous deux c'est fou mais c'est bien moi qui ai le plus l'accent maudit, on a fui en courant pour les rues de retrait, les ruelles pleines de vélos garés sous la pluie froide, les cimetières dormants tout en face des night-clubs, et je sentais ta main accompagnant ma taille, tes doigts fins et serrés en noeud sur mon désir, et je versais la gorge, et je fermais les yeux, toute entière adonnée à la ville, à la nuit, ta peau dangereuse et toujours imminente.
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avant
- après |