l'immédiate
journal d'O. à Tokyo

 

 

nevernight

02.03.04

une pluie de neige fondue, les prunus tout en fleurs, par grappes bleues dans ma rue les types en uniforme d'Aoyama-Gakuin. je tangue à la fenêtre, je prends des bus au hasard, tous les chemins sont les bons, c'est parce que je pense à toi. à Shibuya, le jour vacille quand je traverse le grand carrefour, et je ferme les yeux, je fais confiance à la foule, je suis du même mouvement, du même pas, de la même peau - quand je rouvre les yeux la nuit est là soudain mais personne ne le sait, brillante comme le plein jour dans les strass, les néons, et rien ne vaut cette nuit-là, cette lumière liquide, la foule fascinée que recrache le métro, le vert de porcelaine des fleurs sous les allées, la vieille femme en kimono qui distribue des tracts, les gamins aux cheveux teints assis sur les barrières, qui fument leurs cigarettes, qui plissent leurs yeux d'eau noire, au loin comme en silence les trains de la JR filent comme des étoiles, j'entends Meiji-Dori qui m'appelle dans son flot, la lave vivante des rues, et je me coule comme l'ombre à la foule qui s'en va.

 

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