l'immédiate
journal d'O. à Tokyo

 

 

Hiro-o

04.03.04

Hiro-o, je l'ai sentie venir, la pluie dans les allées comme poussée par le vent, avec cette odeur de terre profonde et noire qui remontait du sol, dans le parc d'Arisugawa le vent et les enfants se sont tus tout d'un coup. Hiro-o, je cours les rues liquides, les lumières en flamèches des taxis, pour un peu de chaleur et un café serré sur le bord d'un comptoir, derrière la vitre la chorégraphie sans fin des hommes en costume noir, parapluies transparents. la vie file, la vie coule, la vie me va comme la rivière. Hiro-o après la pluie le vert resplendissant des grands arbres me prend toute entière dans ses ailes, je regarde comme d'un rêve mes mains qui m'appartiennent et pourtant bougent seules, il y a des reflets sur tout ce que je regarde, la pluie peut être d'abord et puis une sorte de bonheur, une facilité aux choses qui me vient de l'orage, l'eau fraîche qui lave longuement les rues et me baigne le coeur.

 

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