l'immédiate
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le bonheur fou 26.10.04 des guitares, des cithares, un joueur de oud et je ne sais combien de boîtes, de calebasses étonnantes, des cordes, des harpes, des flûtes, une chanteuse arabe, une soprano espagnole, des berceuses hébraïques, chants soufis, secrets sanskrits et une danseuse indienne gambadant comme une gazelle dans une robe rouge et verte - tout à l'heure dans la rue noire il y avait les pâtisseries mangées avec les doigts tout collants de miel et d'amandes, le bonheur fou - d'un seul coup la salle était comble, je tressais ma jambe autour de celle de L - jamais je n'avais vu concert plus tendre, plus voluptueux - nous avancions à toute allure dans l'ineffable - à l'entr'acte, prises en chasse par une meute de jeunes loups (colombiens, déclarait F avec un air vaguement dégoûté, je crois qu'il ne reste pas un seul Parisien dans notre Paris à nous) - nous marchions le coeur haut en étendard - la vie palpitant dans les veines - et le jeune homme aux yeux miroirs restait à nos côtés, impassible et très brun en haut des escaliers, silencieux et rêveur comme à son habitude - ô mon coeur emporté - il ne souriait pas même. sa main était nouée toute entière à mes rubans.
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