l'immédiate
journal d'O.

 

 

la grande famille

10.09.04

et puis il y a eu ce matin blanc, profitant de l'agitation des travaux dans le couloir et de ce que les garçons étaient levés L avait couru de son lit au mien prendre une place encore brûlante, on dormait douces dans le fracas des voix et des perceuses, le midi je mettais une robe noire je maquillais mes yeux les garçons faisaient la cuisine et puis le propriétaire de l'appartement invité à déjeuner nous demandait en guise de présentation combien de langues nous parlions, rien ne semblait moins l'étonner que de trouver chez ses jeunes protégés une blonde une brune en train de se mettre l'une à l'autre du rouge à lèvres, c'était le coeur content qu'il nous parlait de ses recherches cognitives à l'université alors que P debout sur ses dictionnaires d'étymologie aidait l'électricien à fixer la lampe au plafond, L riait et brillait, je glissais une main vers elle et l'autre vers F silencieux qui servait le café, c'était la grande famille, je ne me souvenais plus que rien d'autre ait jamais existé.

 

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