l'immédiate
journal d'O.

 

 

pure flesh

13.09.04

il y a cette nécessité intérieure de mettre le corps dans la foule, la grande ville, de s'abandonner à l'air liquide et chaud, aux autres corps qui vivent. je sais que mon bonheur, le sentiment de légèreté et la plus belle des désinvoltures que je recherche partout se cachent par avance en moi au coeur de mon propre corps et de la volupté. les livres hauts au coeur, les écritures nécessaires, les musiques qui emportent, qui font rouler les os sous la peau, les heures de sommeil tendre, l'amour du corps d'un homme, son regard, le vin et la chaleur, l'allure vive des voitures, sur les grandes autoroutes, les trains et les chevaux, les parfums neufs et fous des pays inconnus, les silences dans l'attente, la reconnaissance de soi dans les autres et leur formidable assurance au monde, les robes fondantes, les rires, la complicité des rêves et des vivants, toujours pour vivre la peau, profond.

 

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