l'immédiate
journal d'O.

 

 

flâneuse

15.09.04

dans les rues, dans les bus, je suis une couleur, un mouvement, une peau infinie et qui ne s'arrête à rien, qui se mélange à tout, je suis la pluie d'automne, le murmure des voitures, le rire d'une fille dans la nuit bleue, je suis la vitesse même, j'éparpille mon coeur dans des langues, des images, je me disperse, me donne au vent et aux passants, loin loin en avant dans la longueur de mon ombre, filante, facile et insouciante, je tombe yeux clos dans des bras d'eau, bouches profondes, songes immenses, je suis là où mon corps va, partout où il touche l'air, l'eau ou les mains de la nuit, et tout s'en va très vite, tout passe et tout défile : lumière sur la lumière, je file à toute allure et ce faisant pourtant, n'en continue pas moins de flâner.

 

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