l'immédiate
journal d'O.

 

 

Paris de l'extérieur

17.09.04

les cafés tape-à-l'oeil, les boutiques bruyantes, les insupportables files d'attente au cinéma - infiniment devoir souffrir les conversations parisiennes, les rires faux et forcés, séductions affichées, critiques, bêtise, les instances de divorce des jeunes blondes en trenchcoat et les ronds de fumée furieux des nerveux, tous dissertant à voix haute pour eux seuls mais dans le souci exact d'être entendu du plus grand nombre - saleté de sixième arrondissement - dans le métro Julie me parle de couper ses cheveux courts et le type assis à côté de nous s'exclame : ah non ! il rougit tout d'un coup, se confond en excuses, il a l'air surpris de sa propre audace et légèrement rassuré aussi que nous nous mettions à rire, une femme entre dans le wagon, très fardée, les yeux las, elle chante un blues lent et de la plus belle tristesse, c'est beau, dit le type, c'est tellement beau, et il nous salue alors que nous descendons - nous marchons dans la nuit froide, transparente - nous passons les statues, les fontaines et les arbres, nous passons les rues douces, anciennes et silencieuses - j'aime Paris de l'extérieur, dit Julie, je ne pourrais jamais y vivre vraiment. je joue avec le rouge de mes rubans. je ne dis rien.

 

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