l'immédiate
journal d'O.

 

 

pas un mot

01.07.05

s'il me regarde je le regarde aussi mais lèvres boudeuses et sans le voir - quel orgueil - orgueil fou de ma peau, des lignes rouges et or où me porte mon désir - s'il me regarde encore je m'en vais, les épaules droites et jambes croisées comme une danseuse insolente, s'il me regarde encore je refuse de céder - à l'encadrement noir de la porte je traverse la nuit de pluie et je tombe dans sa bouche - pas mal - monsieur sait ce qu'il fait, je vois, monsieur pourtant tremblera avant moi - infinies ses mains à ma taille et m'absorbant entière, je cambre le dos comme si j'allais m'échapper - profond son souffle, comme il m'effraie et comme je ne montrerai rien - le jour se lève, les tambours jouent toujours, il tient ma main par le poignet, je voudrais qu'il ne dise pas un seul mot.

 

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