l'immédiate
journal d'O.
Barcelone

 

 

je suis venue pour toi

28.07.05

Barcelone la hideuse, Barcelone l'enflammée, les adolescents désinvoltes qui s'embrassent à pleine gorge sur les escaliers de la place Ferlandina, les ruelles de la vieille ville en castagne vers la mer, obscénité crue des Ramblas dans son déferlement de pose chic et de misère, j'ai aimé passionnément le visage rouge et noir de la Plaça Réal à nuit tombée, les passages secrets du Raval pour naviguer, et rien n'est jamais comme il y paraît, tout s'affole, tout s'entraîne, les petits escargots de couleur tête pendue sous les hublots lunaires de la Sagrada Familia je crois qu'ils nous regardent, l'Eixample même a le vertige de ses avenues trop propres et tracées au cordeau - psychogéographie de la ville, les avenues larges alarment mon sens souverain de la fuite - et L ma tendre toujours qui marche vers la mer tout à travers le labyrinthe de la Barceloneta et la vague la rejoint, aux arènes Monumental j'ai pensé à Cravan mais c'est sur la plage enfin que son corps existait, une photo punaisée sur la rétine et Picabia à gauche, et Renée, et ce petit con d'Otho, et Olga Sacharoff, corps immense dans la vague Cravan d'une mer à l'autre et l'infini comme tu voulais, en remontant le long des lanternes rouges du Barrio Xino la tête me tournait, et la ville magnifique, et cette folle liberté, je n'ai rien dit mais peut être aussi, je suis venue pour toi.

 

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