l'immédiate
journal d'O.
Barcelone

 

 

les dangereuses

29.07.05

la nuit dans la ville sans répit, les églises mortes de la Plaça del Pi, les débris sales du Barrio Xino, lampadaires et arbres silencieux des Ramblas échevelés - tout à l'heure dans le petit palais aux plafonds invisibles nous avons joué aux dés et j'ai gagné les sept parties - maintenant la foule se presse à l'estrade et dans les plumes et dans la sueur le maquillage qui coule tendrement sur le visage des hommes, almodovarien comme il faut dans son fourreau de soie noire et venant vers L et moi il rit, il bat des cils, il nous appelle ses dangereuses, moi je roule légèrement sous ma propre peau dans la chaleur et l'élan des boîtes à rythmes, infiniment je peux fermer les yeux jusqu'à sombrer encore, jusqu'à toucher ce point ultime de la fatigue et de l'oubli, la dissolution, l'effacement - et surgir dans la rue à nouveau, déchirer mon coeur et ma peau aux enseignes abîmées, aux foules moites, aux secrets, avancer, toujours avancer, aimer cette ville qui ne dissimule rien de ses désirs, cette ville qui donne sans cesse sa peau et qui me va si bien.

 

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