l'immédiate
journal d'O.

 

 

territoire

18.06.05

la maison froide, odeur de feu et de poussière, grandes ombrées des arbres sur la nuit, ciel étonnant et que rien ne retient. la route a été longue à travers les forêts. je suis maintenant chez moi. je suis en mon territoire neuf et pourtant connu profondément de l'enfance. le lit blanc, la coiffeuse au plateau de marbre, les livres et les musiques me suivent sur mes parcours. il y a quelque part dans la rainure du bois de l'armoire le souffle des secrets que j'ai chuchoté une nuit, il y a les draps de lin et d'amour, il y a cette deuxième peau qui est le musc de mon parfum. avec la lune monte à ma fenêtre une sorte de brume où viennent nager les grands insectes ivres. comme tout est calme ! cette nuit je le sais - je le veux - le jeune homme aux cheveux noirs viendra encore s'asseoir à la grande balustrade, il plongera ses mains dans l'eau sombre de mes rêves et la nappe de velours des lilas éclatants.

 

avant - après
index - journal
ego -
archives -

© 1999-2005