l'immédiate
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petites soeurs de chair vive 20.06.05 elles sont là dans l'ombre légère, elles s'en vont l'air de rien, elles sentent sous leur chair comme une corde se tendre quand le garçon d'un coup passe le pas de la porte ou d'une conversation, elles versent un peu la gorge, elles jouent, elles aiment les robes cintrées, les actrices italiennes, elles soufflent sur la foule avec cette façon rare de ne jamais s'y perdre - leurs gestes sont mesurés : leur désir jamais - la nuit comme folles aux grandes lumières combien de fois ont-elles déchiré leurs chemises, à faire jaillir le sang ? elles vont dans leurs vingt ans comme on va à la mer, elles voudraient l'étendue et chaque vague les détruit, chaque vague les réanime, il n'y a pas d'apaisement à leur désir du monde - une fatigue, à peine - toujours une tendresse profonde et je suis avec elles, je me retrouve en elles, je vais les défendre sans cesse, les jeunes enfants fougueuses, il doit surgir encore ce désir fou du monde et qui pourrait tuer de ne pas s'accomplir.
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