l'immédiate
journal d'O.

 

 

coração vagabundo

21.06.05

c'est le bord de la nuit tout à coup et la tristesse s'est envolée - robe dolce vita je traverse la muqueuse verte des arbres et des bassins, j'avance le long de la cathédrale de pierre noire comme au long d'un secret - je l'aimais tant, j'ai tout foutu en l'air dit Anne et je recueille en mains ouvertes l'ombre liquide de ses yeux, comme elle est belle, peau pâle et hiératique, et puis comme elle l'ignore - une sorte de folle tendresse me prend pour cette ville, pour cette nuit, pour cette foule heureuse qui se presse aux arcades - christique et délicieux le jeune guitariste à la voix d'ange, hanches étroites et bouche de velours rouge - de plus en plus dis-je à Anne pour la faire rire je les aime jeunes et dangereux - et l'on tombe dans la nuit, on s'en va dans l'allure - l'allure et le désir à tout prix, pour battre en brèche toute mélancolie - sous les fontaines de la place les garçons corps de liane dansent la capoeira et dieu que j'aime cette langue, qu'elle me parle dans la peau ! autour de moi la tenue superbe des chairs, la sueur, les flammes jaillies des bouches comme de grands animaux et la lune folle de joie - le garçon réfugié dans mon ombre m'appelle sa princesse, son mystère, son image et sa soeur.

 

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