l'immédiate
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le secret des arbres 11.05.05 la grande lune plate comme un oeil sur les jardins et sur la pierre, l'air de l'automne qui s'en va tranquillement au piano et quelques verres de hawkes bay au bar du restaurant, j'ai versé un peu la gorge et mes souvenirs dans le secret des arbres, j'ai dansé, et puis dans le très grand miroir de la salle à manger j'ai volé toute entière l'image de la ville, la pierre tudor profonde et les bassins d'eau pâle, la grande place, le vieux tramway poussif, la cathédrale, les quartiers de traverse où l'on ne dort jamais, jusqu'à revenir encore aux ramures flamboyantes, cette désinvolture parfaite des fleurs et des forêts des pays Pacifique, cabbage trees, silver beeches, bluepins de bord de rêve, chevelures royales des légendes maories, kauris vieux comme la vague et qui pleurent sous la pluie, rewarewas faits de secret, manukas odorants, tendresse infinie des prairies roulant le dos sous la main forte du vent, prairies éternellement bruissantes du souvenir.
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