l'immédiate
journal d'O.

 

 

le territoire le seul du nom secret et de l'enfance

13.11.05

l'enfance accompagnée de sources et d'arbres noirs, pierre solide, volets rouges sur le rêve - l'hiver, les grands lits chauds et les mains sur le front, protégée dans la nuit par les fantômes de brume, le dragon de Saint P. et les omble-chevaliers - c'est le nom d'abord qui protège - l'été dormant dans la rivière, tombant entière dans les herbes hautes comme suffoquée de joie, un ruban rouge au coeur pour danser dans les bals et embrassant pleine bouche le grand garçon sans nom qui mangeait ma poitrine et purgeait les vipères - tout allait très vite, tout n'en finissait pas de s'écouler - au corps de la montagne et de l'orage, insolente, le territoire de la famille et d'une généalogie de demi-rêve, un carrosse rouge et noir qui filait dans le feu et le dix-huitième siècle, une meute de loups à ma botte, un frère jumeau, des livres dangereux, la vitesse sur la crête - je ne tenais pas même la bride à mon cheval.

 

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