l'immédiate
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la terre 12.11.05 les mains dans la terre, pour ne pas oublier - l'aube rouge, le vent fou qui tord les branches des arbres comme de longues chevelures, la lisière mauve de la forêt, la force sereine des grands sapins, cet espèce de miel âcre qui coule d'entre les plaies, écorce et paume, laine et mystère, lumières versées entières des nuages déchiquetés, de drôles de puits sur la terre, des creux lumineux où se coucher - et puis toujours le cheval alezan qui passe et qui repasse fou de joie comme la prairie vivante - toute la terre est là et pas seulement sous mes pieds - la montagne me rassure, l'orage qui se prépare, les toutes petites pommes borgnes dans les paniers d'osier, noix fraîches qui tachent les doigts, couteaux forts sur la table, et le feu, et les livres - je cours sur le versant avec deux grands chiens-loups et l'aile immense d'un cerf-volant.
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avant - après |