l'immédiate
journal d'O.
Paris

 

 

en vrac

14.10.05

le jardin du luxembourg, la nuit
l'odeur de l'eau dans les feuillages
et le corps d'ombre pâle des statues
noire et blanche (man ray)
devant la photo de Matisse au milieu de ses oiseaux, une femme qui s'écrie :
"tu vois Bernard qu'on peut très bien vivre avec des oiseaux sans les mettre dans des cages !"
j'aime les photos de collision
(N hier : ma catastrophe, ma collision ambulante)
à la Hune à minuit comme en mon territoire
contre mon coeur gardé du froid tout Desnos, Huysmans, Oscar Wilde et ce qui s'annonce
comme un très beau livre sur l'esthétique du temps au Japon par Christine Buci-Glucksman
je suis légèrement folle de joie
sur le boulevard saint-germain un homme s'arrête :
si sobre, si belle dit-il tranquillement et il repart
la vie est un film, je remonte une rue vide dans la scène finale d'une longue journée
derrière la vitre d'un café un vieil homme chinois exhale une fumée bleu pâle
et en terrasse toujours le même garçon qui révise et qui rit en même temps
de cette ville aussi j'aurais avant tout aimé et recherché la quotidienneté
mais avec plus d'exigence, plus de rigueur, comme on se montre sévère avec les gens qui comptent
je pense à Vila-Matas qui a fait sienne la phrase de John Ashbery, mais pour clamer haut et fort "qu'après avoir vécu à Paris, on est incapable de vivre ailleurs, y compris à Paris"
il faut vraiment ne pas être parisien
je crois d'abord à l'échappée
au désir de lointain
au désir d'éclatement
au désir réalisé
et c'est en cela même
que je crois à Tokyo
éperdument

 

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