l'immédiate
journal d'O.
Paris

 

 

une allure qui s'écrit

15.10.05

une vingtaine de journaux, au total, carnets muji marrons, noirs, gris, à bord ou à spirale, carnets moleskine noirs, carnets violets feutrés, notebooks japonais, fichiers word et bloc-notes sur l'ordinateur, journal en ligne, feuilles volantes tenues par un ruban, carnets paperblanks qui ressemblent à des livres, tout et rien, en vrac, oubliant un carnet pour un autre sur des revers d'humeurs, une échappée, un pays neuf, un amour - mais ne revenant jamais en arrière - avec un stylo dans la poche l'encre noire toujours envolée sur les mains, à vingt ans et idiote il m'arrivait de quitter un dîner en courant pour dix lignes bien serrées, j'ai cru je peux bien l'avouer j'ai cru que l'écriture me sauverait - mais rien ne m'a sauvée, rien n'était à sauver - tout était à construire : des appuis, des repères, des évidences secrètes au creux noir de la ville, du corps et du langage, dans le noyau profond, le coeur fou qui palpite et qui brûle les amarres, des gouffres et des passages en avant ardemment dans la liquidité impossible des choses - une allure à trouver, travailler dans la peau, une allure où s'incarner - une allure qui s'écrit.

 

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