l'immédiate
journal d'O.
Paris

 

 

you stroke me like the rain

04.09.05

panther princesses à la ménagerie du jardin des plantes - te souviens-tu de cette nouvelle de Barbey d'Aurevilly que je t'avais lue, allongées dans la chaleur de Barcelone ? nous serons toujours à la proue de notre siècle d'être tant faites de la chair des autres - et j'écris ce journal peut être pour te dire encore tout ce que je n'ai pas le temps de te dire en même temps lorsque nous sommes ensemble - pour déplier l'espace, pour imploser l'horloge, pour ton bel absolu - la ville donnait légèrement la nuque sous notre désir cet après-midi de soleil, nous avons glissé jusqu'à l'eau, jusqu'à la foule des bouquinistes et du souvenir, et tout semblait si indécemment facile, si beau, résolue dans cette ville qui est seulement ma ville si tu es avec moi, le bord des trottoirs pour danser et les fauteuils rouges profondément incurvés d'un cinéma pour voir Salò ou les 120 jours de Sodome - cette hygiène de vie qui est de tout nous pardonner mais de ne rien nous ménager - je te regarde vivre et je te regarde dormir, je suis un fragment du monde, à peine, un assemblage de cellules que le moindre pot de fleurs tombé du sixième étage peut désassembler à sa guise, je m'en fous - jamais tu n'es plus belle qu'avec moi.

 

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