l'immédiate
journal d'O.
Paris

 

 

sans fatigue de toi

03.09.05

le tendre, le merveilleux épuisement de nos peaux à la ville. le soir dans un bus au hasard avec un boa noir et un cochon en plastique gonflable sous le bras - Circé, mon surnom au collège, cette drôle de cruauté élective - dans la rue rêvante riante jubilante et au bord de l'évanouissement, jusque dans l'espace tendre du grand appartement - nous sommes toujours les plus jeunes, nous sommes là où le regard s'arrête - à l'aise comme dans l'eau la plus belle, légèrement provocantes, heureuses, une main nouée de mon ruban rouge à la main de R et l'autre tenant ma coupe à l'oeil et à la bouteille d'un tentateur producteur de champagne (quand ils sont beaucoup plus âgés que moi ils s'imaginent que je suis une sorte de miracle), L assise sur mes genoux mange des choses du bout des doigts et rit, rit sans arrêt, elle coule elle glisse elle se donne comme la nuit, elle emporte tout avec elle et je ne me lasse pas de te toucher ma tendre, d'être ta soeur ton amour ta colère ta complice ta ferveur, ton homme pour danser tu donnes si bien le dos, idiote d'amour et libérée je veux bien accomplir chacun de tes désirs à tes mains, je veux bien tout commettre, je veux bien jusqu'à la violence d'une telle évidence - ta peau à ma peau cette part de moi mêlée à la nuit que je préfère.

 

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