l'immédiate
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l'éternel voyage 28.09.05 d'avoir tant ri, d'avoir tant battu les draps de la nuit de nos rêves et puis de nos désirs je te rejoins sur les banquettes d'un café pour déjeuner et je tremble un peu - la joie et la fatigue - j'aime ton allure d'automne, si blonde, si pleine, et tes mains dans mes poches pour marcher dans Paris, le long de la Seine d'abord et les petites rues, place Colette les perles folles colorées de l'armature de la station de métro comme un glissement, une jeune femme japonaise en robe blanche traversait la rue à la façon d'un bel oiseau gracile, et puis chez Toraya la ville la seule l'infinie a surgi à nouveau tout d'un coup de la paume dorée d'un petit dorayaki - je suis là, penchée pour toujours à la balustrade du pont piéton de Shibuya et puis goûtant la foule, le flot, le souffle d'eau des grands typhons, la nuit sans nuit le jour violent l'ivresse sensible à la vitre mouvante des trains - à l'épicerie japonaise de la rue des petits champs, dans le plastique déplié de chaque petit onigiri je me promène encore le soir en vélo le long de Meiji-dori et m'arrêtant au hasard d'un kombini ou d'un parc, le coeur heureux gardé par l'oeil des tigres de pierre - et puis dans ce restaurant de ramen de la rue sainte-anne encore, et puis croquant d'épouvantables petits biscuits fourrés (j'imagine) à la crème de café, et puis aux jupes courtes sans collants des filles, le visage hiératique des hommes, à la langue délicieuse, la ville tentaculaire et merveilleuse n'en finit pas de m'enivrer.
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