l'immédiate
journal d'O.

 

l'orage - je ne sais plus les mots. sortant du bain et d'une brume poudre d'iris cheveux flottants des femmes dans les contre-courants des romans du vieux siècle, avec cette nuit profonde, cette nuit qui s'enflamme, cette nuit qui s'affole c'est comme la peau dans l'air vif le choc inaltérable et qui déchire l'espace, il y a toujours en soi cette exactitude de l'éclair et du soufre, la violente et sublime traversée du sensible - seule, jamais seule, dans ma maison lanterne magique et d'où la vallée s'échappe enfantine et austère, je regarde la foudre tomber et retomber doucement en coups nets et sérieux sur la nuque des montagnes, j'en battrais des mains un peu folle et idiote j'en ouvrirais encore la plaie des amours à venir et qui se trompent de chemin - seule, multipliée dans l'instant cette brûlure dans le sein tour à tour le mystère la décharge ou l'étau, le long corps de rêve tendre du grand animal blanc, des trains fous dans la nuit et la jouissance ultime - seule et dans l'attente de personne, dans le désir de rien qui ne soit défini ou même définissable, profonde en ma propre peau et le fracas de la nuit fière, soulevée par la joie.

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mercredi 16 août 2006

photo : Iris Kaempferi (Iris Japonais)
propriété de Judith K McMillan