l'immédiate
journal d'O.

 

je n'oublie pas cette nuit de septembre, douce, longue, et froide comme l'horreur elle aurait pu être une lame insensible mais jamais ils ne l'ont laissé creuser son chemin dans ma peau : sur le bord de la seine ils m'acceptaient vivante, fragile et fragmentée, ils m'accompagnaient, ils ne me quitteront jamais - souvent, cette urgence dans la peau, le désir fou de partir sur les routes à la recherche de votre intangible amitié - et je disais, le dimanche soir dans le trou sombre et léger de leur départ : jamais ramenée à ma seule peau, bouche et courbes, jamais diminuée, jamais jugée, jamais estampillée au vu d'un savoir de pierre froide, jamais possédée - sereinement accueillie : si je les aime tant et d'un amour absolu, radicalement neuf et libre, heureux comme j'en rêve encore, si j'en reste forte, c'est que dans la nuit sensuelle et vécue à son plein, jamais ils ne m'ont traitée comme une fille.

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lundi 18 décembre 2006