c'est la pluie merveilleuse sur la ville, le masque des enseignes, la grande futilité - je descends dans la nuit liquide : rouge sur les lèvres, rien dans les poches. pas de traces du bel animal mais son meilleur ami m'appelle sa folle princesse ; je fais l'innocente, la très perverse et pardonnable innocente, je compte sur une main les types de mon âge qui m'inspirent un semblant de respect, ça nous fait donc trois suisses-allemands, un franco-algérien et un réfugié poétique à Shinjuku, les temps sont durs mais il faut un joker pour E qui m'invente un tango sur un tube de night-club, attentif, les yeux forts, et toute la nuit encore poésie gin-tonic, frivolités extrêmes et qui sont notre lot pour se suspendre un peu, à huit heures sur le marché de la Petite Hollande quand je descends les huîtres à la suite, à jeun ça le fait rire, il a raison, c'est comme un frère, ça me repose, ça me rassure, quand ma belle H se lève on déjeune dans la ville vacancière, coquillages, muscadet, les fenêtres grandes ouvertes et ce soleil splendide, je rêve, je rêve complètement, je touche à quelque chose - la vie douce, immédiate, nourrie de tout et rien - ma seule et unique ambition ?

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vendredi 8 décembre 2006