l'immédiate
journal d'O.

je m'endors en lisant Huysmans, je me réveille dans une fête poudrée et des serres magnétiques, ça m'apprendra ! la place est vide, immense, faite d'une craie grisée qui se soulève en nuages, je traverse le pavage sur des talons tremblants, aux rampes forgées de l'hôtel d'étranges fleurs sont tenues, vivantes et métalliques, quelqu'un dit : les ondes qu'elles émettent sont des promesses secrètes. je ris, je monte les marches de l'escalier extérieur, ma robe me colle aux os, une robe d'eau et d'envie, une robe de mains serrées, plein délire déjanire : je suis au bord du vide, je sais que l'on m'attend, je sais que l'on m'appelle, les grandes mains blanches ouvertes en pétales sur la méridienne rouge, le vide vertigineux, c'est l'espace entre nous, c'est l'écart imprenable, l'amour toujours cette déchirure splendide et silencieuse, tu t'échappes dans la nuit, tu ne m'emmèneras pas.

 

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28 décembre 2006