l'immédiate
journal d'O.

 
 

le moment où j'ouvre les yeux, celui de la neige et du versant - courbe bienconnue de la route, et glissant, et fondant dans la brume, la lune ronde comme un oeil que les cimes noires avalent -

quelque part tu t'endors sur un futon déplié, quelque part la pluie à la fenêtre un autre son et pour le silence même des onomatopées de soie et de secret, quelque part tu respires, tu t'en vas dans des trains bondés et qui te bercent, toute la foule folle t'enivre, quelque part tu souris, ce sourire de la vitesse le sourire de la ville, la seule, celle qui saisit comme elle soulève, quelque part enfin, quelque part l'accomplissement, la confiance, fou de joie dans les hanches des jeunes filles la sueur en fin filet sur leurs épaules d'oiseaux dans les néons du soir, les jardins silencieux, les câbles qui partout sanglent la rue au corps, l'odeur de bouillon et labeur des bouis-bouis à lamen sous les passages à niveau, la baie ouverte comme une femme malicieuse et qui te donne l'appel ?

J ! toujours de ton côté de la vie.

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dimanche 12 février 2006