l'immédiate
journal d'O.

 
 

le long de la rivière, le long de la gorge, villages fortifiés et mystères, saules sublimes, lumière bleue des sous-bois et bonheur, quand la pluie commence à tomber, doucement, merveilleusement, il ouvre la fermeture éclair des poches de sa veste pour que j'y cache mes mains, et sur le grand chemin, très vite, au vent violent qui cingle et claque il cligne de l'oeil heureux dans le rétroviseur, il jubile, il rejoint le versant par les chemins de traverse, le pont que je préfère rouge et où sifflent les trains, il y a juste la place comme il faut pour caler tranquillement mon casque contre le sien et ses épaules puissantes épaules qui me protègent je ferme les yeux parfois des larmes qui viennent de joie et de peur de le perdre, je sais comme il m'emmène, je sais comme j'ai confiance, à toute allure folle allure lorsque j'avance avec mon père tout morcellement s'agence toute crainte se fait force.

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jeudi 16 février 2006