coupures,
collages, jaillissements -
littérature
comme il faut, dangereuse, pernicieuse, transgressive, L'Anglais
décrit dans le château fermé me rend malade,
me transporte, j'aime Mandiargues follement tant il m'échappe
- l'écriture
du corps en désir, l'écriture du corps profond, insondable,
mystérieux
à soi-même, l'écriture de la pulsion
- comme cela nourrit, et la furieuse ironie - aussi : trouvé un
truc génial
chez Cazotte : "Abandonnée
dans le vague de l'air à une incertitude nécessaire...",
c'est presque aussi beau que cette propension du camarade Valmont
à traverser les projets d'autrui ; à la fois
emportée
et déçue par Le
Château d'Otrante (premières heures sadiennes,
fin chrétienne à vomir,
voilà un cliché
agaçant) ; et toujours Sôseki, dans
les
chemins,
les joncs de brume, et toujours Tanizaki, ah ! trouvé un roman à
l'eau de rose des années quarante dans les placards d'un antiquaire,
stupeur poétique tout à fait inattendue, j'adore
! Jean Lorrain dieu merci, les Contes d'un buveur d'éther et
Monsieur de Phocas, la tendre graine vénéneuse
au coeur du rêve
de l'homme urbain... enfin, de longues et belles heures avec Oscar
Wilde, l'homme fêlure, l'homme de fougue aux pieds d'argile,
l'homme donné
au piège du visage de Bosie (la mythologie grecque à lui
tout seul), mais aussi l'emphase superbe quand, devant décrire
quel trait de caractère il admire le plus chez une femme,
il s'exclame :
"-
The power of becoming either Cleopatra, or a Saint Catherine."