l'immédiate
journal d'O.

 
 

coupures, collages, jaillissements -

littérature comme il faut, dangereuse, pernicieuse, transgressive, L'Anglais décrit dans le château fermé me rend malade, me transporte, j'aime Mandiargues follement tant il m'échappe - l'écriture du corps en désir, l'écriture du corps profond, insondable, mystérieux à soi-même, l'écriture de la pulsion - comme cela nourrit, et la furieuse ironie - aussi : trouvé un truc génial chez Cazotte : "Abandonnée dans le vague de l'air à une incertitude nécessaire...", c'est presque aussi beau que cette propension du camarade Valmont à traverser les projets d'autrui ; à la fois emportée et déçue par Le Château d'Otrante (premières heures sadiennes, fin chrétienne à vomir, voilà un cliché agaçant) ; et toujours Sôseki, dans les chemins, les joncs de brume, et toujours Tanizaki, ah ! trouvé un roman à l'eau de rose des années quarante dans les placards d'un antiquaire, stupeur poétique tout à fait inattendue, j'adore ! Jean Lorrain dieu merci, les Contes d'un buveur d'éther et Monsieur de Phocas, la tendre graine vénéneuse au coeur du rêve de l'homme urbain... enfin, de longues et belles heures avec Oscar Wilde, l'homme fêlure, l'homme de fougue aux pieds d'argile, l'homme donné au piège du visage de Bosie (la mythologie grecque à lui tout seul), mais aussi l'emphase superbe quand, devant décrire quel trait de caractère il admire le plus chez une femme, il s'exclame :

"- The power of becoming either Cleopatra, or a Saint Catherine."

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lundi 20 février 2006