l'immédiate
journal d'O.

 

 

son nom de mer mobile et d'enthousiasme, ses yeux filés par le froid je l'emmène dîner pour la rencontre, pour l'alliance, ce lieu coeur de la ville et où la ville s'apaise, se donne enfin oeil du typhon, je l'accompagne tranquille dans la langue, je donne l'appui et puis toujours, les jeunes filles en souffrance et désir ou bien les étrangères me font louve et puissante

- je veille -

l'homme aux mains rugueuses veille aussi, ses garçons causse et neige brillante qui ne sourient jamais, dans les grandes caves secrètes ils ne diront pas un mot mais ils donneront le bras, dans les tentures en flammes, dans la pénombre tactile, taciturnes et rêveurs, meute heureuse, absolue

- et comme la nuit -

elle serre mon bras, elle creuse en moi la falaise dure, la vague, le mythe, l'appel antique de la mer et de la méditerranée, le secret même de mon visage - folles de joie, ivres de chaque chose, l'amitié neuve et évidente.

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mercredi 22 février 2006