faite
et défaite de nuit et de froid, serpent désir
en la poitrine ruisselant de lumière et
yeux fentes et fendus, deux trous lumineux dans la peau claire
appels signaux cri rauque ce fou tapage de l'intérieur
et puis de la surface - qu'on me sorte de moi-même -
qu'on me tire hors de ma peau qu'on m'extirpe
qu'on
me
hisse
à travers
le
tunnel de suie chaude qu'on me libère un moment à peine
qu'on me dise voilà - escalier ou papier ou montagne
ou virus ou soupière - une petite
magie utile et sans grandes prétentions m'irait tout à fait
si - juste un moment si - le répit
- si le répit du bruit du vertige de l'insatiable angoisse
de l'insatiable désir de la pulsion perverse délicieuse
et subtile qui descend le long de l'os et scintille s'estompait
je n'ai pas dit cessait - oh
| déchirée
de
ma peau l'immédiate il
n'y a que ça, cela seul à dire, journal
d'O. cela
seul et montant,
j'archéologise
: une pointe d'abord, piqûre à peine
extrémité fine d'une dague imaginaire
ou bien d'une langue
mais profonde, profonde, profonde brûlure sans appel
sans recours brûlure qui avance comme la forêt
comme la grande vague brûlure pour
avaler
tendrement
le
bord
de l'épaule
de la côte et du ventre brûlure et comme la page
qui se consume qui se reprend qui se tord qui se transforme
la grande voile d'un navire
la main moite
inconnue la rivière animale le rêve souple et
félin
sournois comme il faut couché entier comme un très
grand monstre heureux et la peau avant - après craquera
aux coutures finalement la peau ne tiendra plus elle ne peut
plus
tenir index - journal longtemps la
peau mirage la peau douleur la peau ego balafrée archives
refait
sa
mise à jouir dessus et dessous
je
garde les balafres
comme
fenêtres prêtes
à s'ouvrir comme je ©
1999-2006 je
je je ne suis faite de rien comme dimanche
22 janvier 2006 ça fait mal comme ça
tire comme ça appelle ça
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enivre
comme je ne m'en sors comme peau ne s'en sort pas comme oeil et
nuque et cheveux
cuisses bouche liquide ne s'en sortent
pas comme - le souffle viendra à bout de souffle - bon : vague
vague encore qui monte du large qui monte de loin qui engloutit qui
absorbe et - sombrer - et - coeur chiffon déchiré -
la vie pleine poitrine et l'accepter entière intrusive
et violente et la savoir lumière bateau sève pétrole bleu arbre
bruissant ville merveilleuse labyrinthe de mon coeur infini et
de mes cellules affolées
la
vie la seule
coulant comme une lave loin dans la gorge dans la veine rugueuse
dans l'oeil
noir l'éreintement de l'une à l'autre la lutte et la jouissance
le perpétuel surgissement longue de peau vibrante et je suis là,
ma peau
m'habille ma peau entière ma
peau fragile ma peau d'abord me fait au monde
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