l'immédiate
les couples des autres. j'assiste comme au spectacle au dilemme cornélien du choix du papier peint, la suggestion déguisée de l'ordre ou de l'affirmation de son goût propre, mais mon lapin je croyais pourtant que tu avais compris ? C n'apparaît plus seule, elle est devenue cet espèce de nous en conglomérat illusoire, entité à deux têtes qui se parle en circuit clos par mots-clés. ce qu'il y a de terrible dans l'amour, c'est cette obligation sentie d'en rendre compte sous la forme d'un établissement - nous m'a invitée à dîner, les amis de nous étaient tous d'autres nous rondement satisfaits de leur accession à l'appartenance supposée fusionnelle qui peut enfin se permettre d'acheter un appartement ou réserver une chambre dans un relais & château en provence. nous raconte les lubies merveilleuses de l'indéboulonnable part siamoise, tous les gages matériels d'attachement, l'inimitié sensible de belle-maman, et nous rit, dans la limite des stocks disponibles. je suis en mode extra-social, j'accepte le récit des vacances inattendues dans un trek spécial Pyramides à Gizeh, jusqu'à l'annonce de la décision rendue publique de transformer le bureau en chambre, une chambre d'amis d'abord dit nous très vite, j'entends : une chambre d'enfant ensuite. il m'amuse de penser que nous se pose la question de l'enfant - laquelle n'a jamais été une question pour moi - quand de mon côté je me pose essentiellement, obsessivement, non pas la question du couple mais la question de l'homme capable d'être à la fois homme et amant et allié et père (on peut rêver). la question de l'enfant est indissociable de celle du père, et quand bien même de rage et de déception quelquefois je balance qu'à cela ne tienne, je trouverai un étalon ! la question du père est idéalement indissociable pour moi de celle de l'allure, du voyage, de l'alliance, du langage. la mise en couple du nous roucoulant et qui s'inquiète de ne jamais assez posséder l'autre dans le savoir qu'il a de lui n'a rien à faire dans mon univers. autour de la table du dîner nous s'amuse des collisions qu'il pourrait créer en réunissant une prochaine fois peut être je ne sais quel intello gribouillant ou petit minet marketing avec mon insupportable et délicieuse personne, nous s'inquiète et cela en serait touchant, si nous comprenait que ma perpétuelle fragmentation du corps ne demande pour résolution ni informaticien ni mécano, tout aussi tendres soient-ils. et puis débarrassé enfin de la corvée de s'occuper de l'agencement du nous des autres, nous parle de ce qu'il préfère : son anniversaire de rencontre, frais comme un fruit et qui l'enchante. je pense : l'amour c'est celui qui me parle aussi dans son silence, l'amour c'est celle qui dépasse la simple notion de jouissance, l'amour c'est la carte du monde convoquée sans fin et sans fatigue. avant -
après
jeudi 6 juillet 2006 |