l'immédiate
dans la rue les filles en talons qui se concentrent pour négocier leur virage - je suis la marelle blanche des lampadaires, les soirs d'ivresse le génie de la Bastille tourne comme un derviche c'est bien connu - et l'on rit, comme des folles, parce que ridicules les petits serveurs polymorphes en bleu de travail dans la rue de Buci, ridicules les types en terrasse et leurs tentatives pour brancher la conversation comme on se brancherait sur le secteur, ridicules les belles filles coton-tiges qui rentabilisent leurs bottes en fourrure de magazine jusque dans la chaleur sensuelle de juin, ridicule encore le patron nerveux du Bar du Marché qui n'en peut plus de se débarrasser de ces deux furieuses qui sifflent leur énième bouteille d'excellent Bordeaux en convoquant les ivrognes chéris Lowry et Marguerite - allez, l'avant-avant-dernier ! visiblement ça ne fait rire que nous, et toujours plus encore - ridicules toutes les deux et tellement heureuses, tellement fortes, cette assurance étrange et retrouvée toujours avec Céline - à la littérature, au rouge et au désir, c'est une affaire d'alliance et de lutte épaulée. avant -
après
dimanche 4 juin 2006 |