l'immédiate
journal d'O.

 

 

rêve : un garçon dont le visage est caché d'un masque de velours bleu (ou est-ce sa peau ?) se penche sur moi - et, touchant mes hanches : je ne te connaissais pas jusqu'à cet instant - je touche la peau velours d'enfance, il y a une île, il y a un bateau, une vague qui monte alors que la mer se fend légèrement et se cabre - et encore je sais que je vais partir, la destination importe peu c'est le mouvement c'est la partance en moi c'est le repli de la vague cette force concentrée comme le corps qui se donne, encore je sens la lumière qui appelle de dessous la peau, cette folle et tragique lumière de la Méditerranée, je me retrouve en dérive déjà et dans une tendre ivresse, le bonheur dans la chair dangereuse dans l'errance et la nuit, toujours reprendre la vie de rien dans la peau et la langue renouvelées ! moi qui à Paris me ronge les sangs de seulement descendre dans la rue pour chercher une boulangerie ouverte ou une photocopieuse.

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vendredi 31 mars 2006