la famille étendue. dans la petite pièce enfumée, vin italien et tartines, le col remonté à la fenêtre ouverte, et comme je sais que je respire. tranquillement, sur les points précis du coeur, les alliés surgissent sans relâche. tout va vite. quelquefois je vacille. les yeux si fins de X : la Palestine... j'ai peur d'être cette femme blanche évangile des savoirs, j'ai peur de plaquer des idées sur des images par ignorance ou par manque de maturité, j'ai peur de me tromper, de manquer d'outils d'analyse, je le dis : je ne suis jamais laissée seule. dans le couloir, C parle hébreu au téléphone, j'écoute sans comprendre, je cherche le ton, la hauteur, et la façon dont sa voix se réajuste lorsqu'elle revient au français. A parle de l'Afrique, N du Brésil, mon coeur saute, mon coeur trépigne, je voudrais être partout et serrer toutes les mains, baigner dans toutes les langues, me fragmenter encore, disparaître, reparaître, le monde au corps, matière folle, matière brute, pour dépasser le visage occidental. avant -
après jeudi 16 novembre 2006 |