l'immédiate
journal d'O.

 

il n'y a pas d'angoisse dans cette ville. il n'y a plus de douleur. la nouveauté tranquille des rues et des places pleines m'affole et me bouleverse. je descends dans des arches, le long des rails gris bleus, l'air montant de l'estuaire qui remplit toute ma peau - heureux, salé, liquide. H rit, sur des canapés rouges avec la main dans mes cheveux, tant de choses déjà en nous se sont résolues. B me téléphone, il ne faut pas tout donner aux garçons, il me construit des arcs-boutants de granit lui le si tendre le si fragile et je dis oui, oui, oui mais je donnerai tout encore - jusqu'à extinction - la nuit la pluie me tombe comme un rêve dans la bouche, je tiens mes journaux comme des journaux de voyage - voyage sensible où tout, sans cesse, apparaît comme appelé, attendu, convoqué à balles blanches pour la fantaisie et la beauté du réel.

avant - après
index - journal
ego - archives -

© 1999-2007

mardi 17 octobre 2006