l'immédiate
journal d'O.

 

et puis bien sûr, ridicule, quand je pourrais demander des attaches je demande le départ -

l'empreinte de tes mains sur mes mains et ma gorge, l'odeur de pluie et jouissance de ton corps, quand je serrais tes poignets, si fort, c'était pour te connaître présent - vivant - vraiment

tu disais ma farouche ma sauvage ma tendre aux très grands yeux et ma mante religieuse, ça me faisait rire follement moi qui suis une enfant

la tenue dans la peau, torse à faille, ventre à faim, soulevée comme le lac de la nuit

ce sont des choses infimes et qui me sauvegardent

la porte enfin close aux fantômes tristes et leur orgueil, dans le matin tu disais les bateaux lourds et lents fous de joie vers l'Afrique

les mains qui se défont et la ville anonyme tu as dit : personne ne te ressemble

j'ai souri, j'ai marché loin, de profondeurs révélées je pleurais à pleine poitrine

tes beaux yeux de jeune premier tu pourrais être tant de choses que je ne supporte pas - mais je n'ai plus le temps, ou la vanité - et d'ailleurs je te supporte très bien - et ta peau dans ma peau - que je ne supporte pas - soudain je la supporte bien mieux.

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dimanche 24 septembre 2006