l'immédiate
journal d'O.

 

tout est difficile, épais, sans repos. je suis le fil du quotidien, l'eau chaude, les fruits, le courrier, les coups de fil, le tramway, la fatigue, l'insatisfaction de tout et la fatigue encore, les rayons blancs de la bibliothèque, le visage fermé de la belle fille assise, la poussière, les enfants dehors sur la place et qui évoluent comme des pantins silencieux (je pense, si elle me touchait leur balle de plastique ne me tuerait pas alors pourquoi la peur de tout encore ?) et ça n'était pas exactement le livre que je cherchais - celui que je cherchais était en traitement, personne n'a su me dire ce que ça signifiait - j'ai pris celui-là contre le vide, et pour la présence rassurante et vivante des photos, et sur une photo en noir et blanc d'un enfant dans une voiture à pédales d'un autre âge il y avait un petit papier, un tout petit bout de papier dans un bouquin de Derrida qui disait, je le recopie tel quel, je passe le message, parce que soudain - étrangement - je me suis sentie rassurée :

les secrets

Ici, je vous propose de me dire un secret. Ici, ou là, vous acceptez ou vous refusez la proposition. Si vous acceptez, j'enregistre le secret - quand vous me le dites. J'enregistre sur une cassette que je coule ensuite dans une brique, en ciment. Là, le secret.

- marc perrin - impossiblemp@free.fr -
- 06 89 44 42 67 -


avant - après
index - journal
ego - archives -

© 1999-2007

samedi 17 février 2007