l'immédiate
journal d'O.

 

la peau. dans le jour qui tombe je l'ai trouvé très beau, je m'en foutais éperdument, c'était une simple remarque, une habitude de l'oeil une hygiène comme une autre et souvent j'ai pensé : il faut que je rentre, il faut que je fasse mes valises, et Derrida page 103 - soudain dans ce café sordide et sale avec de vieilles chaises de cantine jaunes et tailladées au dos tu parlais et tu avais deux visages, très distinctement, je regardais l'un recouvrir l'autre tour à tour, c'était au-delà de la lumière un moment de ta bouche qui passait au sourire, à nouveau seuls j'ai pensé t'embrasser, par protocole, j'étais ivre, et languide, amusée légèrement et fatiguée d'avance de la répétition sans fin des morceaux de la vie, tu me faisais rire et je ne dirai pas que je lisais en toi comme à livre ouvert parce que la peau déjà prenait beaucoup trop de place et puis je ne veux surtout pas tout savoir, c'est fou tes yeux immenses quand ma robe enfin désamorcée, je ne sais pas si toi, si moi, si la nuit tout entière revenue à sa source, ce tremblement de joie que j'avais oublié.


avant - après
index - journal
ego - archives -

© 1999-2007

jeudi 22 février 2007