l'immédiate je suis là et puis vers l'effacement. écrire - les mêmes choses répétées, les mêmes gestes, le même souffle au coeur et la nuit, écrire, quand toute la vie passe en trombe sous la peau ? l'écriture me rappelle mes limites, les frontières de ma langue et la plage de silence qui m'échappe sans image. je n'aime pas ce qu'est l'état de l'écriture dans ce pays, ses outillages de faussaire, avec le sourire étendard des premiers de la classe. je m'ennuie dans les librairies, dans les universités, dans les lieux d'évidence et j'ai peur d'y trouver - par dépit, par séduction facile - des raisons d'un jour pourtant m'en satisfaire. j'ai peur de devenir une image adéquate, peur de perdre toute force, j'ai peur de me calmer. j'essaie de maintenir dans ce journal un espace qui m'est propre, un territoire sauvage, indomptable, et que rien ni personne n'inféode, j'essaie et souvent je me sens seule, très seule et inquiète d'être folle. est-ce qu'il faut partir encore ? je suis forte, effritée, je me démembre d'un rien pour une peur ou une joie, un désir qui m'effondre du dedans et défend dans ma peau des batailles infinies. rien ne tient, tout se renouvelle, je me souviens parfois d'amours ou de déceptions comme d'une vie antérieure, la vie de quelqu'un d'autre. je voudrais tout le temps, je voudrais l'échappée, le heurt, les retrouvailles, je voudrais l'immédiat dans sa plus crue rencontre, je n'accepterai rien d'autre que des mers pleines de monstres, de chimères et d'étoiles, le danger permanent de la passion la plus pure, la faille sismique, le départ emporté pour un cher détail aimé dans la peau d'un garçon ou l'idée d'un pays, et si seulement les garçons étaient un peu plus libres, ou plus aventureux peut être je perdrais moins de temps sur des chairs délicieuses mais toutes vidées de sang, et si seulement je savais dire mon manque, ma fragilité, ma nécessité de leur alliance et mon désir sans faille de leurs corps invivables alors sans doute je tremblerais moins dans cette peau de fragments, ou pas ? avant - après jeudi 4 janvier 2007 |
l'immédiate je suis là et puis vers l'effacement. écrire - les mêmes choses répétées, les mêmes gestes, le même souffle au coeur et la nuit, écrire, quand toute la vie passe en trombe sous la peau ? l'écriture me rappelle mes limites, les frontières de ma langue et la plage de silence qui m'échappe sans image. je n'aime pas ce qu'est l'état de l'écriture dans ce pays, ses outillages de faussaire, avec le sourire étendard des premiers de la classe. je m'ennuie dans les librairies, dans les universités, dans les lieux d'évidence et j'ai peur d'y trouver - par dépit, par séduction facile - des raisons d'un jour pourtant m'en satisfaire. j'ai peur de devenir une image adéquate, peur de perdre toute force, j'ai peur de me calmer. j'essaie de maintenir dans ce journal un espace qui m'est propre, un territoire sauvage, indomptable, et que rien ni personne n'inféode, j'essaie et souvent je me sens seule, très seule et inquiète d'être folle. est-ce qu'il faut partir encore ? je suis forte, effritée, je me démembre d'un rien pour une peur ou une joie, un désir qui m'effondre du dedans et défend dans ma peau des batailles infinies. rien ne tient, tout se renouvelle, je me souviens parfois d'amours ou de déceptions comme d'une vie antérieure, la vie de quelqu'un d'autre. je voudrais tout le temps, je voudrais l'échappée, le heurt, les retrouvailles, je voudrais l'immédiat dans sa plus crue rencontre, je n'accepterai rien d'autre que des mers pleines de monstres, de chimères et d'étoiles, le danger permanent de la passion la plus pure, la faille sismique, le départ emporté pour un cher détail aimé dans la peau d'un garçon ou l'idée d'un pays, et si seulement les garçons étaient un peu plus libres, ou plus aventureux peut être je perdrais moins de temps sur des chairs délicieuses mais toutes vidées de sang, et si seulement je savais dire mon manque, ma fragilité, ma nécessité de leur alliance et mon désir sans faille de leurs corps invivables alors sans doute je tremblerais moins dans cette peau de fragments, ou pas ? avant - après jeudi 4 janvier 2007 |