sommeils,
très longs, comme Orlando passer dans le temps à la fois
fille et garçon - H rit dans mon bras, masse d'oreillers, thé blanc
et je lis Segalen, éberluée, rassurée, jamais
seule dans mon fracas, avec l'ailleurs fou
et qui appelle sans cesse, je me souviens du rêve très
doux, très calme, d'un
garçon interdit qui
prenait mes deux mains, je pense à Kerouac, à Jim
Morrison, à Rimbaud, à tout ce qui s'étale sous
mon oeil et ma peau : l'appel de
l'autre,
son étrangeté à vivre
comme la mienne propre. il y a la nuit déjà, les morceaux
de la ville que l'on n'a pas saisis, je rêve de Vita Sackville-West
dans un veston d'homme, avec des mains agiles, des bagues, des cigarettes,
un hôtel parisien où coucher son amante, je
voudrais savoir
si c'est la femme, l'homme ou bien la liberté qu'a vu Virginia
Woolf dans sa belle peau sensible, son être au
monde, je voudrais retrouver la folle désinvolture
de l'invincible voyageuse quand elle s'avance, entière,
sur des routes trop étroites pour traverser la Perse, je
voudrais sa finesse (le regard
absolu) et son sens du dépassement,
cela même qui fait
sa force, le point d'honneur qu'elle met à tout
donner, tout prendre, ne jamais rien choisir.
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vendredi
19 janvier 2007
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