l'immédiate
journal d'O.

je n'ai plus toujours le courage ou l'orgueil d'écrire ce journal. je n'ai plus l'enthousiasme, la vanité, le goût de l'enfantillage un peu fringuant de celle qui écrit pour se situer ou se reformuler. je ne veux pas être un produit parmi tant d'autres, un truc un peu branché ça serait si facile, je pourrais si bien jouer les jeux, juste ce qu'il faut d'indécence et de sophistication, douloureusement générationnelle, et ramener à moi la couverture des apparences. je ne le veux pas. si j'écris, c'est que quelque chose affleure à la peau qui ne m'en laisse pas le choix. si j'écris de façon publique, c'est par positionnement vis-à-vis de ce monde qui me transperce sans cesse et que je ne saisis pas. peut être, il est temps que des choses neuves apparaissent. peut être... il faut pourtant le dire : je n'aime pas ce journal, je n'aime pas ce que j'écris, je n'aime pas le sentiment d'inutilité prodigieuse qu'il me renvoie, tout m'y semble figé, polarisé, lent à la décantation et somptueusement futile, rien ne rassemble les morceaux, rien ne les réconcilie et surtout pas l'illusoire écriture en ce qu'elle tente d'atteindre au réel - il n'y a pas de satisfaction dans l'écriture, il n'y a que des représentations dans la lecture, quelquefois (tout le temps) je voudrais tout saborder.

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dimanche 21 janvier 2007