l'immédiate
les yeux gris, je n'avais jamais remarqué (il pleuvait) - tu prends mon manteau sans toucher mes mains, dans la voiture : "il y avait une boulangerie ici quand j'étais petit", le souffle de la rivière, l'orage mêlé de glace, et ta peau je le sais sent toujours comme les grands rideaux rouges doucereux et ambrés du bal abandonné - "gin j'imagine", pour toi je suis connue, possédée du souvenir, tenue à des mots et des images et je te remercie de n'en rien rappeler, loin comme tu te tiens sur une banquette de cuir je mesure la distance entre nous et puis celle de nos regards, j'adore cette collision, abrasion, évidence, ne pas en dire un mot, la pluie et le beau temps c'est plus sûr et c'est presque la Bretagne après tout, il y a matière à philosopher, et les rues éclairées soudain nous surprennent sur le bord d'un désir qui est d'abord un appel, ta bouche, tes mains, tes yeux tirés au trait de ces yeux qui m'effondrent, tes épaules pour abattre mes bras à nouveau dans la nuit, je suis sans sentiments, j'aime les chairs qui se tiennent, les grands animaux calmes légèrement irréels, la nuit sans illusion, splendide pour ce qu'elle est - donnée aux beaux yeux gris, quand la pupille se fend d'un coup, absolue. avant -
après lundi 29 janvier 2007 |