l'immédiate
journal d'O.

 

la nuit je pressens par avance tous les trains à venir. Bruxelles, retrouver le garçon aux yeux pâles, sa tranquillité d'enfant sage et qui dort dans les rues. il y aura toujours des trains pour Gand, pour Ostende, l'enfance disséminée sur les canaux de Bruges, et puis chez les Bataves comme elle dit en riant la bouche de L, mordue sur une péniche bric et broc à l'écluse, les bras d'eau si larges qu'ils semblent la mer, les grues, les docks, la pluie sordide et merveilleuse, territoire inconnu et si proche, des nappes de son posées dans des cafés, passer encore une latitude secrète, monter, virer, les fjords, la Suède ? sur les côtes découvertes des types incompréhensibles, blonds, avec des yeux fanés, des bras qui tirent des algues et les cordes des voiliers, des gamins flegmatiques, vinyls vintage et qui errent sur la lande, tout entiers dans leur joie, sur la route parcheminée les belles filles définies, jusqu'en Finlande pour ces visages tannés, les paupières presque plates, des coquillages parfaits, enfin trouver une espèce de sérénité un peu idiote dans une maison de bois, la fumée âcre de la cheminée dans une forêt de bouleaux blancs, avec des lustres immenses et qui se balancent dangereusement quand le vent froid du pôle ou le point vif du rêve,

(tenir bon).

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mercredi 31 janvier 2007